Le masque est tombé ©
Assis sur les remparts de mes pensées, je sonde
En spectateur lointain, l'horizon de ce monde
S'épuiser dans l'anonymat.
Les jours s'effacent autour d'étonnantes nouvelles
Recouvrant mon séjour d'auras passionnelles,
Aujourd'hui, je hais ce climat.
J'ai vu la folie naître au sein de la sagesse,
La raison s'égarer par d'obscures promesses,
L'homme enchaîné, sacrifié
Au besoin bestial d'asservir ses semblables,
D'écraser, liberté et volonté, coupable
D'espoir, au ban crucifié.
Ô puissant ! Je t'ai vu dans tes oeuvres secrètes,
Comploter à l'abri des regards exégètes
Savourer ton rôle influent.
Tu te dis investi d'autorité pour vaincre
Le mal au nom de Dieu ! Qui penses-tu convaincre
Par cette foi de paravent ?
Que dis-tu hérault ? Toi qui te fais l'émissaire !
N'es-tu pas issu comme nous tous des viscères
De la terre ? Né du hasard,
Cerné par le doute et assiégé d'habitudes ?
Tu es fait de chair, un mortel sans certitudes !
Pourtant tu résonnes en César !
Tu recherches la paix en éprouvant la crainte,
Rêvant la liberté au fond de la contrainte.
Découvre les fils du pantin
De ce coeur asservi que ta hauteur domine,
Et saisi ton état pour entrevoir la ruine
Qui t'anime, ancrer le destin.
Si tu abandonnais ton ego pour comprendre
La beauté de ce monde, engagé sans se plaindre,
A survivre à l'union,
Tu pourrais entrevoir au-delà des mobiles
L'hégémonie stupide aux lendemains stériles,
Débattre ses illusions.
Le masque est tombé pourtant tu restes incrédule !
Tant à explorer bien avant le crépuscule,
Pourquoi ne pas franchir le pas ?
Change attitude ! Ose inviter la différence,
Hier conservera la saveur de l'ignorance
Demain s'oriente au compas.
Les livres offrent l'ivraie de l'histoire oubliée
Et l'homme arme son bras des erreurs publiées,
Curieuse entité ! Apprends !
Le monde achèvera sa course dans l'angoisse
De n'avoir su parer, l'implacable menace
De l'égoïsme conquérant.